Les champions affirment leur victoire contre la Premier League, et nous analysons ce que cette décision implique et ses conséquences possibles.
Que s’est-il passé ?
Le verdict d’une audience d’arbitrage entre Manchester City et la Premier League concernant les règles de transaction entre parties associées (APT) a été publié. Il s’agit de la première de deux décisions très attendues, impactant non seulement les deux parties, mais aussi le football anglais dans son ensemble.
Sur quoi porte l’arbitrage ?
En février, la Premier League a renforcé ses règles sur les APT, qui régissent toutes les transactions financières entre un club et des personnes liées à sa propriété. Ces accords incluent ceux conclus par Manchester City et des sociétés comme Etihad Aviation Group, toutes deux liées à l’État d’Abu Dhabi. Après cette mise à jour des règles, City les a contestées en justice. Leur défi était vaste, remettant en question le modèle de gouvernance de la ligue et les règles de vote, qui exigent une majorité des deux tiers pour être adoptées, ce qui soumet les clubs à la « tyrannie de la majorité ». Bien que cette contestation ait été rejetée, City a réussi à contester deux aspects spécifiques des nouvelles règles.
Où City a-t-il gagné ?
Le principal succès concerne les règles concernant les prêts accordés par les actionnaires aux clubs. Selon les règles de la Premier League, ces prêts n’ont pas été soumis à des évaluations à la juste valeur marchande comme le ferait un accord de sponsoring. En effet, selon la Premier League, n’importe quel club pouvait obtenir un tel prêt et cette pratique n’était donc pas anticoncurrentielle. City a fait valoir que son objet était anticoncurrentiel (c’est-à-dire que tous les propriétaires n’ont pas la possibilité d’accorder des prêts) et qu’il avait des effets de distorsion. Le panel de juges de l’arbitrage a accepté.
Pourquoi est-ce important ?
En termes d’intérêts propres à City, cela n’a pas beaucoup d’importance. Mais un certain nombre d’autres équipes de Premier League (peut-être jusqu’à neuf) ont été subventionnées par des prêts aux propriétaires accordés à des taux meilleurs que ceux disponibles sur le marché libre. Ces clubs devront rectifier le tir et la question de savoir si ces clubs pourraient faire l’objet de poursuites judiciaires pour leurs actions antérieures pourrait se poser. Plus largement, cette partie du jugement est importante car elle montre que City a porté un coup dur à sa critique de la ligue en tant qu’organisme décideur et organe directeur. Il en va de même pour la deuxième victoire remportée par City, sur la nécessité d’une meilleure divulgation de la part de la ligue lors de ses évaluations de la JVM. Ces échecs dans la procédure, la ligue n’ayant pas fourni d’informations à City en temps opportun, ont signifié que deux grands contrats de sponsoring de City, avec Etihad et First Abu Dhabi Bank, qui avaient été rejetés car n’atteignant pas la JVM, ont désormais été « mis de côté ». , ce qui signifie qu’ils doivent être réévalués.

Cela signifie-t-il la fin des règles APT ?
Non, un large éventail d’autres contestations de Manchester City a été rejeté. Les juges du panel ont estimé qu’il n’y avait aucune preuve que les règles manquaient de transparence, contrairement aux règles de l’UEFA sur de nouvelles compétitions, comme celles liées à la Super League européenne. Ils ont également constaté que les règles ne faussaient pas la concurrence ni les échanges de joueurs. En fait, le panel a affirmé qu’il y avait suffisamment de preuves pour justifier le renforcement des règles par la ligue. La Premier League pense pouvoir modifier rapidement ses règles pour tenir compte des considérations évoquées dans le verdict.
Alors, qui a gagné cette bataille ?
Les deux parties revendiquent une victoire publique, ce qui pourrait être vrai pour des raisons différentes. Les revendications de City contre la Premier League étaient larges et formulées de manière sérieuse, mais elles ont été majoritairement rejetées par le tribunal arbitral. Les principes fondamentaux sur lesquels la ligue a bâti ses règles ont été confirmés, ce qui constitue une victoire pour la Premier League. Cependant, City a réussi à démontrer que certaines règles étaient illégales, même si cela reste limité, et que les processus de la ligue n’étaient pas gérés correctement. Ce dernier point sera probablement soulevé dans la seconde affaire, plus importante, qui concerne les 130 accusations de City pour violations des règles de la Premier League. Le sentiment que la ligue ne remplit pas correctement sa mission et commet des erreurs a été renforcé, contribuant à l’instabilité au sein de la compétition. Pour un champion qui remet en question le contrôle de la Premier League, cela peut aussi être considéré comme une victoire. Quant à la suite, une chose est certaine : les avocats auront beaucoup de travail.