Il y a dans le football africain un non-dit qui frôle la lâcheté intellectuelle : l’ingratitude organisée face au modèle marocain. À force de le jalouser, certains en sont venus à diaboliser ce que le Royaume construit méthodiquement depuis deux décennies. Osons le dire : le Maroc dérange parce qu’il réussit.
Le complexe du « trop bien »
Dans un continent où l’échec est souvent maquillé en fatalité, voir un pays africain exceller sans l’excuse de l’Occident suscite d’abord le scepticisme, ensuite le rejet. Comment un pays d’Afrique ose-t-il construire des stades dignes d’une Coupe du Monde, former des techniciens de classe mondiale, et parler d’égal à égal avec la FIFA ?
Réponse : en assumant que le football est un levier de souveraineté. Le Maroc ne quémande pas. Il propose. Il impose. Il structure. Et ça, beaucoup de dirigeants du continent ne le supportent pas, eux qui attendent toujours des subventions avant d’agir, ou pire, des ordres.
Faouzi Lekjaâ, l’homme que les autres fédérations rêvent d’avoir
Il n’y a pas de miracle marocain. Il y a une méthode. Et à sa tête, un homme : Faouzi Lekjaâ. Détesté par ceux qui n’ont pas son accès au sommet, respecté par ceux qui comprennent la mécanique du pouvoir, Lekjaâ est bien plus qu’un président de fédération : c’est un ministre de l’ambition.
Il parle au Roi. Il parle à Infantino. Il parle à ses homologues. Il parle même pour ceux qui n’ont plus de voix sur la scène internationale. Et il agit. Dans combien de pays africains un président de fédération peut appeler le chef de l’État en pleine réunion stratégique pour débloquer un projet sportif ? Un seul. Et c’est là que réside la différence.
Le Maroc ne divise pas, il élève
Ceux qui accusent Lekjaâ d’imposer ses hommes à la FIFA oublient que ce sont les États qui votent. Ce sont les fédérations qui choisissent. Et si le Maroc convainc, ce n’est pas par la peur, mais par l’efficacité. Il n’a pas attendu une bénédiction divine pour soutenir Waberi, accompagner Yahya, ou valoriser Senghor. Il l’a fait avec des moyens, des idées et une vision panafricaine.
Il faut arrêter cette hypocrisie qui consiste à crier à la triche chaque fois que le Maroc avance. Ce pays met à disposition de tout le continent des infrastructures dernier cri, ouvre ses centres de formation aux voisins, accueille les compétitions abandonnées ailleurs. Et que reçoit-il en retour ? Du soupçon. Du mépris. De la méfiance. C’est une honte.
La Mauritanie, preuve que l’excellence n’a pas besoin de milliards
Prenons le cas de la Mauritanie. Pays peu doté en moyens, mais dont la fédération a réussi l’impensable : faire de l’organisation son ADN. Grâce à Ahmed Yahya, elle est devenue un exemple de professionnalisme. Là encore, le Maroc n’a pas vu une concurrence. Il a vu un partenaire. Et l’a soutenu, discrètement, intelligemment.
Mais certains préfèrent les thèses complotistes : « Ils sont arabes, ils s’entraident entre eux ». Ces discours puent la médiocrité et l’ignorance. L’Afrique n’avance pas parce qu’elle se divise sur des critères identitaires au lieu de s’unir sur des critères de compétence.
Et maintenant ?
L’Afrique du football n’a plus le luxe de la jalousie. Elle a besoin d’unité, de projets, de leaderships assumés. Et le Maroc, n’en déplaise à ses détracteurs, remplit ce rôle. Il ne faut pas l’éloigner du centre. Il faut l’y maintenir. Car sans locomotive, **les wagons du football africain resteront à quai.
Alors oui, rendons à Lekjaâ ce qui appartient à la stratégie. Rendons au Maroc ce qui revient à l’excellence. Et rendons à l’Afrique son courage : celui d’accepter que parmi nous, certains osent faire mieux.